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Chiffres clés et bilan de l’entrepreneuriat français au deuxième trimestre 2025

statistiques
entreprises
2ème trimestre
entrepreneuriat
Publié le mercredi 2 juillet 2025
Mis à jour le mercredi 2 juillet 2025

L'activité entrepreneuriale en France reste soutenue au deuxième trimestre 2025, avec 158 970 nouvelles immatriculations, soit une hausse significative de 11,3 % par rapport à la même période en 2024. Cette croissance est principalement portée par les secteurs professionnels, scientifiques et techniques (+ 33 %), le commerce et la réparation automobile (+ 16 %) On note également une progression notable de 16,6% des créations de commerces et de 9,5% des sociétés par actions simplifiée.

Cette dynamique porte le stock d’entreprises actives à 7 233 863. L’entrepreneuriat conserve une attractivité notable, notamment dans les régions  Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Toutefois, plusieurs secteurs d’activités affichent un net recul des créations, révélant un contexte économique toujours difficile : santé humaine et action sociale (-19,6 %), l’hébergement et restauration (-17,6 %) et les activités financières et d’assurance (-13,5 %).

Mais derrière cet élan, plusieurs indicateurs de fragilité s’intensifient. Les radiations d’entreprises ont bondi de 34%, atteignant 90 249 entités sur le trimestre. Cette progression rapide traduit un essoufflement de nombreuses structures, notamment parmi les plus récentes ou les moins capitalisées.
Par ailleurs, 15 612 ouvertures de procédures collectives ont été recensées, en hausse de 14,6 % par rapport au T2 2024. Ces chiffres confirment une tendance déjà amorcée en 2024, où les défaillances avaient atteint un niveau record.

D’autres données confortent l’analyse d’un climat de tension. Les injonctions de payer progressent de 5,3% avec 38 201 décisions, les inscriptions au privilège du Trésor augmentent de 4,9% (128 cas) et celles au privilège de la Sécurité sociale de +3,8 % (7 652 cas). Ces indicateurs signalent un niveau de difficulté élevé dans le règlement des créances, symptôme d’une trésorerie sous contrainte pour un nombre croissant d’entreprises. Le secteur des activités immobilières demeure particulièrement fragilisé, représentant à lui seul 33% des injonctions.

Les dispositifs de prévention des difficultés affichent une utilisation dynamique sur la période d’avril à mai 2025 : 3 904 dossiers de prévention ont été ouverts, en baisse de 5,6 % par rapport à l’année précédente. Les présidents de tribunaux ont procédé à la convocation de 3 076 entreprises, un chiffre en légère progression de 0,7 % vs le T2 2024. Les conciliations judiciaires connaissent également une augmentation notable de 17,7 %, avec 893 procédures lancées, tandis que les mandats ad hoc progressent de 4,9 %, totalisant 680 ouvertures.

Toutefois, on constate un recul important des entretiens spontanés sollicités directement par les dirigeants d’entreprise, limités à 679 demandes seulement, soit une baisse marquée de 29,6 %. Ce résultat souligne une sous-utilisation des outils de prévention disponibles, ce qui révèle la nécessité de renforcer les actions de sensibilisation auprès des chefs d’entreprise afin qu’ils anticipent davantage les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Côté conformité, les entreprises progressent au niveau de leurs obligations: les déclarations de bénéficiaires effectifs s’élèvent à 201 114 (+1,8 %). Les signalements de divergences font un bond de  +61,6 %. Enfin, le dépôt des comptes annuels, baromètre de la transparence financière, reste un point de vigilance car bien qu’en évolution de 9,3% ce trimestre, cette formalité obligatoire reste très inégale selon les secteurs d’activités, les formes juridiques et les régions.

Sur le plan de la RSE, le deuxième trimestre 2025 révèle un réel engagement des sociétés commerciales françaises. On compte ainsi 497 entreprises de l’ESS, en hausse significative par rapport aux 352 enregistrées au T2 2024. Ce statut attire particulièrement les entreprises du secteur du commerce et réparation d’automobiles (18 % du total), suivies par les secteurs des activités spécialisées, scientifiques et techniques (13 %) et la construction (10 %). 
Sur le plan territorial, l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur concentrent une majorité des entreprises de l’ESS, reflétant l’avance de ces régions en matière de prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans leur stratégie entrepreneuriale. Cette dynamique positive souligne une prise de conscience croissante du secteur privé en faveur d'un développement économique responsable et durable.

Les tensions économiques persistantes depuis 2024 (faible investissement, chômage élevé, inflation) continuent de peser sur les entreprises françaises, malgré un regain de dynamisme entrepreneurial. Dans ce contexte, la prévention des risques et la fiabilité des données légales restent essentielles pour garantir la solidité du tissu économique national.